Amis chasseurs ! la saison de la chasse vient de rouvrir mais remballez tout espoir de confrontations dantesques en temps réel contre d’énormes bestioles, car préparez-vous plutôt à des affrontements un brin plus stratégiques. Du Monster Hunter en moins bourrin ? C’est possible !
Au printemps dernier Capcom a livré coup sur coup deux gros hits destinés à la Switch et aux bécanes de salons. Ainsi après un excellent Monster Hunter Rise on a pu déguster un Resident Evil VILLAGE tout aussi succulent sur nos Xbox et PlayStation. Alors que l’on s’attendait plutôt à s’essayer aux nouvelles péripéties de Ethan Winters sur la portable de salon de Nintendo, un peu pour le fun, surprise : l’éditeur d’Osaka dégaine un nouveau volet de Monster Hunter ou plutôt un spin-off ! Assez logiquement il s’agit du successeur du Monster Hunter Stories sorti en 2017 sur Nintendo 3DS puisqu’il a naturellement hérité de ses mécaniques. On prend les mêmes et on recommence ?
Rompons avec les traditions, en expliquant d’emblée qu’à la différence des autres opus de Monster Hunter, ce jeu troque – comme son prédécesseur sur 3DS- l’action intense à la troisième personne contre des affrontements au tour par tour. Afin de jouer la carte de l’accessibilité, ce Monster Hunter Stories 2 Wings of Ruin visant un public plus jeune, les combats se déroulent à la manière d’un Pierre/Papier/Ciseaux (tels les jeux de la franchise Yokai Watch). Comprenez par là qu’une attaque forte, rapide ou technique inflige des dégâts à l’adversaire, peut être contrée ou va causer des dommages à l’assaillant comme à sa cible. Autre différence par rapport à Monster Hunter Rise, on trouve parfois des œufs dans les tanières des monstres les plus balèzes. Une fois éclos à l’écurie du coin, le Monstie contenu dans l’œuf peut être embrigadé afin de servir de monture et combattre aux côtés de notre héros (ou héroïne). Mieux encore, le héros et son monstre peuvent unir leur force et infliger une furie surpuissante à l’ennemi. On peut ainsi former une équipe constituée d’une demi-douzaine de ces bestioles pour en changer en cours d’affrontement, en particulier si les attaques du Monstie s’avèrent inefficaces… ou s’il se montre peu résistant aux dégâts élémentaires infligés par la bébête adverse. D’ailleurs, il ne faut pas hésiter à changer d’ailier dès que l’occasion se présente puisque notre héros et sa/ses monture(s) se partagent trois petites vies. A chaque trépas au lieu d’être renvoyé au début du niveau, comme c’est le cas dans MH Rise, ici on poursuit le combat. Gare ! Il n’est pas rare de perdre deux vies d’un seul coup après avoir essuyé, par exemple, une attaque de zone incendiaire. À chaque tour, le joueur est perpétuellement confronté à un dilemme. Ainsi ce RPG permet de changer d’arme (épée à deux mains, arc, marteau…) et d’allié ou offre d’employer un item revigorant/curatif (pour ôter les effets des substances toxiques) ou un objet de l’inventaire voir aussi de lancer une attaque de base ou spéciale en ciblant ou non une partie de l’anatomie du monstre. Une fois l’ennemi terrassé, inutile de sortir le couteau à dépecer ou éviscérer, on loot automatiquement tous les composants nécessaires pour fabriquer/améliorer des armes comme de l’équipement. Pratique !
L’histoire de Monster Hunter Stories 2 invite à suivre un Rider descendant en droite ligne de Red un glorieux héros. Ainsi le petit-fils doit retrouver le célèbre Monstie de son défunt grand-père qui veillait sur la peuplade autochtone d’une île paradisiaque. Les quatre premières heures de jeu font figure de mise en jambe et permettent de découvrir les mécaniques de ce spin-off. À l’instar des autres jeux de la franchise, ce MHS2 propose aussi de crapahuter à travers des environnements ouverts ou des dédales souterrains… un peu à l’ancienne. Sans trop empiéter sur la partie technique, disons que le monde n’est cependant pas aussi ouvert que celui de Rise mais évoque davantage un Monster Hunter plus old-school comme ceux de la 3DS ou des Wii/WiiU puisque constitué de « segments » de niveaux connectés les uns aux autres. Ces levels regorgent évidemment de matières premières (champignons, herbes, minéraux…) à ramasser et également de bestioles, plus ou moins imposantes à occire. On retrouve dans ce MHS2 une bonne partie du bestiaire emblématique ou récurrent de la saga comme les Jaggi, Bullfango et Kulu-Ya-Ku, Arzuros et Ludroth. Les créatures vaquent le plus souvent placidement à leurs occupations quand d’autres plus agressives veillent jalousement sur certaines zones. Difficile d’éviter l’affrontement sans tenter un passage en force ! Loin de se limiter à massacrer les bestioles on peut donc aussi compter sur leur soutien lors des confrontations. Comme notre avatar, les créatures de notre équipe gagnent aussi en force et compétence au fur et à mesure de leur montée en niveau. D’ailleurs on peut aussi fusionner les créatures pour les doter de compétences supplémentaires. Afin de varier les plaisirs, le jeu offre heureusement de s’éloigner de la quête principale dirigiste pour s’adonner à des quêtes annexes rémunératrices. Des missions qui s’avèrent en définitive essentielles pour améliorer son équipement, s’offrir de nouvelles armes ou pour acheter des items !
Sans doute est-ce dû au rendu graphique cell-shadé, mais ce Wings of Ruin a un certain “charme” à la Zelda Breath of the Wild. On pourrait s’extasier devant la distance d’affichage lointaine, un tantinet en trompe l’oeil, si certains environnements n’avaient pas été cloisonnés, infligeant de subir des temps de chargements fréquents assez irritants même avant chaque combat. Sans doute est-ce dû à l’utilisation de l’ancien moteur graphique de chez Capcom, le MT Framework remplacé depuis avantageusement par le RE Engine. Graphiquement le jeu parvient à offrir un chara-design – monstres et protagonistes – cartoonesques mais diablement expressifs, bien animés et soignés ainsi que des environnements détaillés. La végétation se balance au ”gré du vent” et les décors sont parfois baignés par une lumière chaude des plus rassurantes. Attention avec la Switch en mode portable ou nichée dans son dock, le framerate est occasionnellement aux fraises dans les zones les plus chargées/détaillées. Gare aux coups de mous ! Un problème qui ne devrait pas toucher les possesseurs de PC aux config plus musclées puisque le jeu est sorti simultanément sur Steam ! La bande son soignée régale nos esgourdes en collant bien aux phases de combats ou à celles bien plus paisibles d’exploration, Enfin, côté voix, le titre donne (par défaut) la parole aux personnages en anglais tandis que les inconditionnels de la saga pourront se délecter des voix en japonais. Par contre pas d’inquiétude, les menus et sous-titres sont bien disponibles dans la belle langue de chez nous comme chantait Yves Duteil… en Français donc.