Embarquez dans un vaisseau de combat et préparez-vous à avoir la tête qui tourne, qui tourne, qui tourne comme dans les plus folles attractions de la fête foraine du coin. Test express.
Ne nous attardons par sur le curriculum vitae du studio Only By Midnight qui réalise avec Curved Space sa toute première production. On se contentera plutôt de féliciter les développeurs canadiens d’une grande tape dans le dos. Pour mémoire, le Shoot Them Up est un genre adulé depuis les premières heures l’arcade. Des jeux comme Space Invaders, Tempest, 1942, R-Type ou plus récemment – l’excellent – ResoGun n’ont eu de cesse de réinventer le concept et de marquer les esprits. Curved Space n’échappe pas à la règle puisque les “indé” canadiens proposent une expérience pour le moins renversante située à mi-chemin d’un Shooter à la Troisième Personne et d’un Shoot Them Up. Parviendra-t-il à entrer dans la légende ?
Comme le CV, on ne s’étendra pas davantage sur le scénario de Curved Space. Disons qu’il invite à suivre les basses besognes spatiales d’un exterminateur d’arachnides (et d’autres bestioles) “extra-terrestres” assez proches des créatures de Starship Troopers. La campagne solo propose une kyrielle de missions durant lesquelles on tente de varier les plaisirs en accomplissant une série de figures imposées. En vrac on doit éliminer un certain type d’ennemis, remplir des réservoirs énergétiques en y liant des arachnides ou même encore survivre à une vague déferlante d’insectes interstellaires. La particularité de ce shooter réside dans la forme de ses levels. Plutôt que d’imposer un scrolling (horizontal ou vertical) Curved Space offre des arènes un brin inspirées des planétoïdes d’un Super Mario Galaxy. Comprenez que l’on « tourne autour” de ces niveaux qui ont la forme d’un astéroïde, d’une station orbitale ou d’un ruban de Möbius en faisant feu de tout bois sur des myriades d’ennemis. Evidemment chaque level s’achève par la confrontation face à un boss imposant et à son escorte de minions. Si je me souviens d’avoir versé des larmes de sang sur ResoGun, tant certains passages étaient touchy, je ne me suis pas heurté à un tel niveau de difficulté sur Curved Space. En cas de danger le titre permet de s’éloigner du boss afin de s’attaquer à de la petite friture pour récupérer de l’énergie. Par exemple. Et à mesure que l’on progresse dans la Campagne Solo on obtient des améliorations qui dotent le vaisseau d’un bouclier arrière, d’un lasso énergétique ou d’autres mignardises aussi sympathiques. Comme dans tout bon Shoot Them Up digne de ce nom on glane sur les cadavres encore fumants des immondes bestioles différents Power Up qui modifient le mode de tir (sniper, laser, missiles, blaster…) sans se cumuler pour améliorer la puissance de feu pour autant. Dommage !
Testé sur PC, le jeu affiche un appétit de moineau et peut se contenter d’une config assez “ancienne” pourvu qu’il s’agisse d’un CPU Ryzen ou d’un processeur Core I5, sans plus de précision en termes de fréquences. Pour l’occasion j’ai ressorti mon PC Portable à base de Ryzen5 et GX1050 et effectivement le jeu qui carbure à l’Unity (engine) mouline sans problème à 60 images par secondes, même lors des scènes les plus intenses. En plus de bien bouger, le jeu s’avère plutôt joli et offre des textures détaillées, des environnements spatiaux et effets de lumières assez soignés. Graphiquement Curved Space ne déçoit que par l’aspect un brin trop générique de son bestiaire répétitif. Mieux vaut avoir le cœur bien accroché pour évoluer à travers ces environnements à 360°. Histoire d’ambiancer les phases d’action pétaradantes, notez que le jeu propose une playliste constituée de morceaux de SynthWave signés Scandroid et FiXT Neon (entre autres) percutants pour ne pas dire trippants ! Causant dans la langue de Shakespear lors de ses dialogues, le titre a la bonne idée d’offrir des textes, menus et sous-titres en français. Particulièrement utile pour choisir son scénario lorsque la campagne solo impose de faire des choix.