Résonnez clairons et sonnez trompettes la célèbre mascotte de SEGA fait un retour fracassant sur Master System… enfin sur nos machines de salon, dans une version enrichie de l’odyssée d’antan.
Écrire ces quelques lignes sur Alex Kidd in Miracle World n’a rien d’anodin puisqu’il s’agit du tout premier jeu vidéo que j’ai eu le bonheur de recevoir en 1990. Le titre était gracieusement intégré dans (certaines versions de) la Master System de SEGA. Normal, Alex Kidd était – à l’instar de WonderBoy- considéré comme la mascotte de la firme de Haneda. Il avait été mis en scène dans toute une série de jeux avant d’être remplacé par un fameux hérisson bleu dont on vient juste de fêter le trentième anniversaire. Hasard du calendrier notre bon vieil Alex vient jouer les trublions durant les festivités. Prêts à retourner au Monde Miraculeux en compagnie d’Alex Kidd ?
A l’instar du WonderBoy III The Dragon’s Trap développé par Lizard Cube, ce remake des aventures de Alex Kidd (réalisé par un studio indépendant espagnol) repose sur une recette équivalente. Comprenez que Alex Kidd in the Miracle World DX profite aussi d’une réalisation graphique améliorée et il permet de switcher lui aussi instantanément vers un rendu old-school. Et inversement. Mais à la différence des aventures du Garçon Merveilleux, les péripéties de Alex Kidd n’ont pas l’allure d’un copié/collé du jeu d’origine mais proposent une légère réécriture. Il s’agit toujours d’un jeu de plateforme en 2D dans lequel on contrôle un jeu garçon qui démolit les blocs destructibles comme les ennemis à l’aide d’un poing rageur et surpuissant. Gare ! Il a beau être fort et très agile notre cher Alex Kidd succombe au moindre contact avec un piège ou un ennemi. Le contrôler exige toujours pas mal de doigté et des nerfs d’acier. Plutôt que de se limiter à une simple remise à jour cosmétique le jeu a été enrichi de quelques nouveaux niveaux linéaires (quatre ou cinq de mémoire) et monstres, le studio espagnol en a profité pour rajouter quelques PNJ et les secondes confrontations face aux lieutenants de Janken le Grand débouchent dorénavant sur des combats de boss. Notez que les développeurs de la JankenTeam en ont profité pour modifier en sus certaines confrontations face à des boss mineurs, comme le taureau et l’ours ninja, qui imposent d’attaquer au bon moment. Côté gameplay toujours si l’on dispose d’un réservoir de trois vies pour boucler un niveau on possède désormais des continues illimités. Plus besoin d’avoir cumulé 800$ et d’appuyer huit fois sur une combinaison de boutons à l’écran de GameOver pour poursuivre la partie. Si le remake a conservé la difficulté du jeu d’origine, il consigne notre progression entre chaque niveau et il propose aussi de profiter d’un réservoir de vies illimités. Ce qui – entre nous – n’est pas de trop pour venir à bout de l’aventure sans péter une durite face à des séries de pièges aux timings diaboliques ou des boss bien plus tenaces qu’autrefois. Aspect un peu irritant. Certains pièges (boules de laves, douche d’acide…) semblent parfois se désynchroniser et obligent à crever ou sortir de l’écran pour s’afficher normalement. Histoire de prolonger l’expérience (achevée en l’espace d’une petite soirée) le jeu propose aussi un mode Boss Rush ou de rejouer à la version originale de la Master System traduite en français. Des petits bonus forts sympas ! À l’image du contenu de la version physique du jeu qui en sus de reprendre le design de la jaquette d’époque (et son visuel moche), intègre une notice papier ainsi qu’un porte-clés. Pour le plus grand bonheur des fans du sauveur du royaume de Radactian… pardon, Radaxian.
Techniquement on a le choix entre un jeu au rendu digne d’une console 8 bits ou une épopée dans le monde des miracles dotée d’un graphisme plus léché. Inutile de trop s’étendre sur le premier type de graphisme proche de celui d’une Master System upscalé en 1080P dont l’intégration au forceps de PNJ – vraiment moches – directement dans le décor ou plutôt l’arrière-plan déçoit un peu le fan de la première heure. Le rendu moderne régale davantage nos mirettes par un splendide graphisme cartoonesque au chara design accrocheur et animations très soignés. En prime cette cuvée 2021 d’Alex Kidd se paie même le luxe d’offrir de jolis effets visuels ou éléments du décor au premier ou en arrière-plan et des environnements moins carrés. Si l’enrobage graphique est nettement plus aguicheur, il manque occasionnellement de visibilité et oblige à alterner vers le graphisme oldschool. Notez aussi que dans son enrobage modernisé notre Alex a tout le temps la bougeotte et donne la sensation de réaliser des sauts moins “assurés” ou précis. Un peu déroutant. Testé sur Switch, avec une version achetée dans le commerce (enfin Tradergames du Bld Voltaire) le jeu s’est avéré être parfaitement jouable avec le pad six boutons de la MegaDrive Mini. Sa croix directionnelle s’avère indispensable pour réaliser à coup sûr les glissades sous les blocs. L’expérience s’avère bien plus agréable en tout cas que les touches directionnelles du JoyCon. Côté musiques, le titre propose des reprises ou une kyrielle de nouveaux thèmes à écouter avec l’émulateur du synthétiseur Master System ou avec un “orchestre” un peu jazzy à l’image de ce qui avait été fait sur le remake de WonderBoy III The Dragon’s Trap. On le répète mais le jeu a la bonne idée de proposer des textes et menus intégralement en français… même sur la version Master System d’origine. Si ce n’est pas du perfectionnisme ?