Si la Switch est devenue l’Eldorado des productions indépendantes, Steam et le PC restent évidemment le berceau des jeux indé. La preuve avec cet OVNI vidéoludique qui passe aujourd’hui sur le grill ! Test express !
Pas question de s’attarder sur le CV de WayWard Distractions puisque Space Otter Charlie est la première réalisation du studio. C’est pourtant loin d’être le galop d’essai du fondateur qui a longtemps œuvré chez PopCap Games sur des franchises comme Peggle, PlantsVsZombies ou même encore Bejewled. De sympathiques titres chronophages à souhait qu’on a eu plaisir à pratiquer sur PC et consoles et à (re)découvrir sur nos vaillants smartphones de l’époque. Avec Space Otter Charlie, WayWard Distractions recible un public plus “casu” ? Pas vraiment !
Le pitch du jeu est assez simple. Après avoir fait de la Terre un monde inhabitable, les humains ont fui la planète bleue à la recherche d’un nouveau foyer. Les animaux restés sur le plancher des vaches se sont lancés à leur tour dans la conquête spatiale et l’on suit les péripéties intergalactiques d’une sympathique petite loutre et de sa famille. C’est mignon ! Certes, mais notre mustélidé cache bien son jeu ! Le titre se présente comme un jeu de plateformes en 2D où à la manière d’un Metroid on explore différents levels labyrinthiques. Dans ces derniers on glane au fil des frags plusieurs sortes de composants pour améliorer le vaisseau, étoffer l’armement ou obtenir des nouvelles combinaisons spatiales. Une épopée en apesanteur où l’on se déplace à travers les salles et corridors en sautillant d’une paroi à une autre en utilisant un jetpack pour prendre de la vitesse ou changer de trajectoire. Ne vous fiez pas à l’aspect choupinesque du héros, l’aventure ne se résume pas à de simples explorations bondissantes. Ainsi notre bestiole doit fuir le contact avec de nombreux pièges brûlants ou acérés, éliminer des myriades d’ennemis à coups de blasters pour affronter un boss gigantesque en fin de level. Loin de se résumer à de simples séances pataradantes, le titre impose de se creuser parfois les méninges. Il s’agit ainsi de trouver le bon angle sur une surface réfléchissante pour activer un interrupteur hors d’atteinte ou échapper à la surveillance d’un ennemi en déplaçant une plateforme qui flotte dans le vide grâce aux tirs d’un pistolet laser. Malin ! Notre petite bestiole peut aussi dénicher – ô hasard – avant des gunfights assez intense un oursin qui augmente la cadence ainsi que la puissance de ses tirs donnant lieu à des confrontations explosives dignes d’un Shoot Them Up. L’intensité des confrontations, la frustration en moins car le titre a l’heureuse idée de consigner notre progression régulièrement.
Achevons évidemment ce tour du propriétaire en abordant la partie technique de ce Space Otter Charlie. Graphiquement c’est loin d’être vilain puisque ce jeu dispose d’un design très BD, mignon et coloré pour ses environnements comme pour ses personnages. Un rendu graphique sympathique, propre quoiqu’assez conventionnel qui zoom ou dézoom parfois sur l’action pour permettre au joueur de mieux négocier certains pièges ou situations. Sans tourner autour du pot, la première production de chez WayWard Distractions tout en 2D se satisfait d’un circuit graphique intégré au CPU et d’une config (PC ou Mac) dotée de seulement 2Go de mémoire : Pas gourmand le bestiau ! Si l’on a brièvement évoqué Metroid pour le design des niveaux, notez que la bande-son semble s’être aussi inspirée des aventures de Samus Aran de par des musiques assez Metroidesques. Précisons enfin que le jeu est disponible en plusieurs langue, dont le français, et que la traduction est suffisamment soignée pour offrir des jeux de mots bien tournés… qui se feront se poiler les plus jeunes.