Imaginez un jeu mutant mêlant Dark Souls et Mirror’s Edge et vous aurez une petite idée de ce que propose ce Ghostrunner. Autant vous le dire de suite. Si vous n’êtes pas du genre patient et persévérant, vous allez balancer votre pad/souris/clavier par la fenêtre.
Lorsque j’ai découvert la première vidéo de Ghostrunner, je n’ai pu m’empêcher de faire le rapprochement avec Mirror’s Edge de l’équipe de DICE. Evidemment l’univers est différent. L’action est aussi un peu différent mais son aspect parkour et les combats en mêlée font de ce Ghostrunner un titre qui a de quoi titiller l’intérêt des fans d’action ultra-immersif et ultra-difficile.
OK, certains vont trouver le jeu fastoche mais pour moi comme pour une grande majorité, on va devoir prendre sur nous et persévérer car Ghostrunner ne pardonne quasiment aucun faux pas. Le principe est somme toute assez simple. A travers un décor digne de Blade Runner, vous allez incarner une sorte de ninja futuriste, le Ghostrunner. Armé d’un simple katana et de capacités athlétiques hors du commun, vous allez devoir progresser tout au long des niveaux en évitant les ennemis. Tout le jeu repose sur votre capacité à évoluer de manière rapide, précise, agile et avec un timing parfait. Le but final est d’atteindre le sommet d’une tour et éliminer un tyran. En effet, toute erreur et c’est la mort immédiate. Pas de barre d’énergie pour vous faire encaisser les tirs ennemis. Une seule balle ou un seul coup et vous rejoignez votre créateur. De même pour vos ennemis. Dans un tel contexte, la moindre avancée requiert apprentissage et maîtrise des capacités de notre héros du jour ainsi qu’une analyse rapide de l’environnement et de la position des ennemis. Compte tenu de la difficulté, il ne sera pas rare que vous vous retrouviez dans des séquences à les jouer en boucle jusqu’à réussir à passer. En cela, Ghostrunner est un concept old school dans une réalisation moderne.
Ghostrunner propose les capacités du héros de manière progressive avec notamment des améliorations à récupérer plus loin dans le jeu mais autant vous l’avouer de suite, dès le premier niveau, nombre de joueurs risquent de péter un câble tant le timing et la précision sont vraiment cruciaux. Si vous êtes comme moi à avoir l’habitude de tracer dans les jeux, oubliez. Prenez le temps d’analyser et lancez-vous. Recommencez encore et encore jusqu’à trouver le bon parcours, le bon timing, les bons coups pour nettoyer la zone et ainsi passer à la suivante. En tout vous aurez à faire quelques 17 niveaux comme cela. Le jeu n’est donc pas très long mais à moins d’être un dieu du pad et du timing, vous ne le finirez pas en 2h. 8 heures me semble un minimum.
Testé sur PS4 Pro, Ghostrunner propose une réalisation correcte. Les décors sont assez riches mais j’ai trouvé la qualité des textures assez grossière. Le jeu semble avoir été réglé uniquement pour la PS4 et ne semble pas profiter du surplus de puissance de la PS4 Pro. D’ailleurs, il n’y a pas d’option performance/qualité. Il faudra voir ce que va donner le jeu sur PS5 puisqu’une mise à jour next gen est prévue. De même donc sur les Xbox Series X et S. L’ensemble bouge plutôt bien. Toutefois, dès les premières secondes vous risquez d’être surpris par la vitesse et la sensibilité du stick droit. Il est vrai que dans un tel jeu, tout est question de rapidité et de temps réaction. Avoir la possibilité de scruter rapidement l’environnement du regard est primordial mais difficile de ne pas penser qu’un tel jeu requiert plutôt une souris pour des mouvements vraiment rapides et précis qu’un pad peine à procurer. Vous risquez de trouver le stick trop ou pas assez sensible. Je vous conseille donc de passer un peu de temps à trouver le bon réglage pour vous. Pour le reste, la bande sonore est soignée et de circonstance.