Sans tambours ni trompettes un jeu estampillé Star Wars déboule de l’hyperespace pour nous en mettre plein les yeux. Les amateurs de dogfights enragés vont être aux anges !
De l’avis de Michel la sortie d’un jeu dérivé de la saga de la George Lucas en cette fin d’année a de quoi surprendre. C’est vrai ! En dehors de l’arrivée prochaine de la seconde saison de The Mandalorian sur Disney+, du côté de l’actualité des Siths et des Jedis dans les salles obscures c’est un peu le calme plat. Mais les plus vieux briscards se souviennent sans doute, que de nombreux jeux « basés » sur la première trilogie sont parus au début des années 90 sans accompagner pour autant le lancement d’un film ou d’un feuilleton télévisé. Parmi ces jeux citons, en vrac, Dark Forces et ses suites (Jedi Knight), X-Wing, Tie Fighter et les crossover X-Wing VS Tie Fighter, Shadows of the Empire et l’excellent Rogue Squadron de Factor5. Une kyrielle de jeux sortis sur PC et adaptés sur consoles (ou inversement) qui lorgnaient du côté de l’action débridée. Si l’on s’était réjoui l’an dernier de l’arrivée du sympathique Jedi Falllen Order, EA fait fructifier la juteuse licence de Disney avec la sortie d’une extension pour les Sims4 repompant des éléments de Star Wars en sus d’un titre original qui fait la part belle aux combats spatiaux. Original donc inédit ? Eh bien pas vraiment. Il a beau être doté d’un scénario cousu main, ce Star Wars semble descendre en droite ligne d’un X-Wing vs Tie Fighter plutôt que d’un Rogue Squadron. Un peu frustrant.
Surprise ! Lors de l’annonce de Star Wars Squadrons – que j’attendais de pied ferme – je croyais assez sottement que les confrontations allaient se limiter au multijoueur en ligne (à dix) voire à un simple PVE contre des bots. Ce n’est pas le cas. A l’instar de ses plus célèbres précurseurs, cités en fin du paragraphe précédent, ce Squadrons est aussi doté d’une campagne solo. Une vraie. Comprenez par là qu’entre chaque mission on a le droit à des séquences cinématiques (qui font avancer l’histoire) et des briefings. Le jeu invite à suivre les exploits détonants des escadrilles Vanguard (Alliance) et Titan (Empire), à travers des missions scriptées où l’on doit protéger/détruire des objectifs, filer en douce l’adversaire et décimer des formations de Tie ou d’appareils de la Rébellion à l’occasion de dogfights enragés. En bon produit dérivé de la saga Star Wars le jeu offre de prendre les commandes de quelques-uns des prestigieux appareils qui ont fait rêver des générations de “gamins”. En plus de l’Aile X, on peut aussi s’embarquer à bord d’un Y-Wing et d’un A-Wing. Du côté des impériaux on peut piloter des chasseurs TIE, le TIE Interceptor et le TIE Bomber. Enfin, deux appareils supplémentaires, le U Wing et le TIE Reaper, issus du film Rogue One viennent grossir les maigres rangs d’appareils jouables. Dommage, on aurait bien aimé prendre les commandes d’autres engins comme le B-Wing ou le Faucon Millenium. Sans doute par le biais de DLC à venir !
Histoire de se poser en digne successeur des”X-Wing”, le jeu n’est doté que d’une seule perspective : à la première personne. Difficile de faire plus immersif puisqu’on se retrouve dans le cockpit d’un appareil de l’Empire ou de la Rebellion sans hélas pouvoir changer d’angle de caméra. Du coup, impossible de pouvoir admirer son appareil sous toutes les coutures lors d’un moment de calme, de coller la caméra à l’arrière de l’engin en vue éloignée (à la troisième personne) ou même de tourner la caméra pour suivre l’ennemi du regard… sauf en VR ! Enfin on trouve un avantage à posséder le PlayStation VR cet accessoire encombrant de chez Sony qui prenait la poussière ! Les possesseurs de PS4 qui ont pu s’essayer à la fabuleuse mission en VR de Star Wars Battlefront (celui de 2015) se retrouvent enfin avec une version plus complète de l’expérience. Étonnamment EA et Motive Studios ont aussi pensé aux vétérans de la simulation spatiale. En vol, à l’instar d’un X-Wing VS Tie Fighters, Star Wars Squadrons permet de dériver la puissance du vaisseau vers les moteurs, vers l’armement ou vers les boucliers (sur les engins de l’Alliance) afin d’accélérer le rechargement du champ protecteur. En plus on peut aussi renforcer le bouclier vers l’avant ou l’arrière suivant qu’un ennemi se trouve dans notre collimateur ou dans nos six heures. Enfin notez que les “saletés de Rebelles” bénéficient aussi du support d’un droïde astro-mech (comme R2-D2) pour réparer le blindage de l’appareil avant qu’il atteigne un seuil critique. Côté Empire, les TIE sont plus maniables, plus rapides et ils semblent bénéficier de canons lasers aux tirs plus puissants. Prenez garde, les modèles de base ne sont pas équipés en standard d’un champ de force. Par conséquent on ne peut que moduler la vitesse de l’engin ou la puissance des tirs. En combat les impériaux comme les rebelles peuvent obtenir lors du mode histoire le ravitaillement de munitions spéciales (torpilles, bombes…) ou d’items réparateurs grâce à un vaisseau allié qui sillonne le théâtre des affrontements. Pratique quand notre vaisseau est au bord de la destruction ! On a d’ailleurs vite fait de se retrouver à un niveau critique d’énergie durant le mode histoire notamment lorsque l’escadrille adverse est assistée par un croiseur impérial ou une corvette rebelle, que l’on part à l‘assaut d’une structure gardée par des tourelles ou qu’un ennemi se colle dans nos réacteurs pour nous poursuivre sans relâche. Des ennemis certes collants, mais pas autant que les missiles à “tête chercheuse” que l’on est amené à éviter (en effectuant une série de loopings ou en balançant des contre-mesures. Les vaisseaux déboulent parfois de toute part, voilà la preuve que le vide n’est pas un long fleuve tranquille ! Achevons ce chapitre consacré à la prise en main en abordant rapidement les niveaux. Contrairement à un Rogue Leader (Rogue Squadron 2) qui offrait des confrontations sur “terre” comme dans l’espace, les affrontements ne se jouent que dans l’espace, en orbite d’une planète ou d’une station orbitale, au milieu de champs d’astéroïdes ou d’un cimetière de navires. Des champs de batailles aux aires de jeux assez limitées mais qui offrent des confrontations scriptées intenses, spectaculaires, explosives et virevoltantes… mais un tantinet redondantes !
Testé sur une PS4 classique avec une version achetée dans le commerce, la mouture PlayStation 4 de Star Wars Squadrons se doit d’être abordée de deux façons. La version de base, offre un rendu propre et extrêmement détaillé. Elle affiche de splendides arrières plans et des modèles d’engins magnifiquement modélisés. Comme dit un peu plus haut, le jeu offre des sensations fortes, mais peine parfois à nous faire ressentir la “vitesse” dans des environnements qui ne fourmillent pas d’astéroïdes ou de débris spatiaux. Bref c’est vraiment beau et le jeu nous régale par de jolis effets d’éclairages (comme ceux d’une étoile) qui en sus de l’inévitable lens-flare éclairent le cockpit de manière assez crédible. Seul regret, les tirs de lasers, comme ceux d’un imposant Star Destroyer, ne viennent pas nous “éclairer”. Sur PS4 Pro et Xbox One X que Michel a testé, le rendu graphique est évidemment meilleur avec une plus grande finesse grâce à une résolution supérieure plus proche du 4K sans être réellement natif le tout avec un framerate stable à 60 images/seconde (vous pouvez voir ces versions tourner dans les vidéos que Michel a produite et vous a proposé dans son article).Côté PlayStation VR, le rendu de l’extérieur est toujours aussi coloré et hélas fatalement moins précis. Les contours des objets sont plus grossiers et certains détails s‘affichent lorsque l’on est suffisamment proche. Moche donc décevant ? Loin de là ! Paradoxalement il s’agit sans doute la meilleure façon d’apprécier ce jeu, du moins sur la console de Sony. En levant la tête, en la tournant, on a vraiment la sensation d’être dans le cockpit d’un X-Wing de Star Wars ! Mieux encore en se penchant en avant on peut admirer les instruments de plus près et apercevoir des craquelures causées par les tirs adverses. Lors des dogfights et en vol l’immersion est garantie et les sensations fortes de la partie ! La maniabilité au pad est parfaitement bien calibrée, une fois que l’on a changé l’utilités des sticks analogiques. Car par défaut, la poussée des réacteurs se fait par le biais du stick gauche et le contrôle du vaisseau via le stick droit. En trifouillant dans les options les choses rentrent dans l’ordre. Evoqué un peu plus haut, le dispatch de l’énergie du vaisseau vers le boulier, réacteurs ou bouclier se fait par l’intermédiaire de la croix directionnelle. Enfin pour “mettre la gomme” comme Chewie, il faut avoir dévié suffisamment d’énergie vers les réacteurs puis presser le stick analogique de gauche pour pousser une “courte” mais forte pointe de vitesse : pratique pour distancer les poursuivants. Plaisir des yeux, agréable à prendre en main, le titre peut se vanter de bénéficier en sus d’effets sonores hyper soignés. On retrouve les sons les plus inimitables de la saga comme la douce mélodie d’une rafale de laser tiré par le X-Wing, le doux hurlement d’une unité R2 qui encaisse un tir ou le bruit inquiétant produit par le passage d’un TIE. Côté musiques, Squadrons à l’instar de Fallen Jedi profite de musiques inédites composées d’ailleurs par le même compositeur. Pour sûr on aurait préféré entendre les thèmes épiques de John Williams dont on ne se lassera jamais, mais si vous avez aimé les musiques des aventures de Cal Kestis alors il ne fait aucun doute que vous appréciez celles de ce Squadrons ! Achevons le tour du propriétaire en précisant que les textes, voix et menus sont intégralement en français, et que les doublages sont réussis. Techniquement donc c’est un quasi-sans faute.