Autant vous le dire tout de suite, si vous étiez un fan des Project Cars 1 et 2 pour leur réalisme et la qualité de leur simulation, vous pouvez presque passer votre chemin car ce Project Cars 3 n’a conservé de ses prédécesseurs que ses éléments comme les circuits et les voitures et a transformé le gameplay en quelque chose de bien plus accessible.
Je ne sais pas si vous vous souvenez des Need for Speed Shift qu’avait lancé EA en 2009 pour le premier et en 2011 pour le second. Ces titres étaient déjà développés par l’équipe de Slightly Mad Studios à qui ont doit donc la saga Project Cars. Ce Project Cars 3 s’apparente donc plus à ce qu’a été les NFS Shift à savoir un jeu de course à mi-chemin entre arcade et simulation plaisant et accessible à un plus grand nombre de joueurs. En gros, s’ils avaient pu utiliser le nom, ce Project Cars 3 serait plutôt Shift 3 tant le gamplay n’a plus grand chose à voir avec l’exigence des premiers Project Cars.
Est-ce un mal ? Personnellement je ne le pense pas. Dès les premières minutes, on prend un bon plaisir à parcourir les circuits à bord des véhicules au look familier. Il est vrai qu’à part de petits détails, les voitures semblent tous droit sortis de Project Cars 2. Il en va de même pour les circuits et la réalisation dans son ensemble qui ne diffère guère à mon avis. Même les effets météo semblent tous droits sortis de Project Cars 2. Mais la ressemblance visuelle cache un jeu vraiment différent à prendre en main.
La structure du jeu repose sur une succession de championnats comprenant diverses courses. Chaque course présente des défis et de la réussite de ces défis dépend le déblocage des championnats suivants. Ces défis ne sont généralement pas trop difficiles. Il est souvent possible de les exécuter lors d’une seule course. Si vous n’y parvenez pas, vous pouvez toujours refaire la même course et vous focaliser sur le défi non terminé. C’est souvent du type atteindre telle vitesse, réussir X virages parfaitement, etc. Et si vous n’y arrivez vraiment pas, vous pourrez débloquer les autres catégories de compétition moyennant la devise du jeu. Autant dire que les concepteurs ont tout fait pour proposer un jeu qui ne frustre personne pas même les très grands débutants. Toutes ces compétitions requiert de posséder les bonnes voitures. De ce fait, vous ne pourrez pas forcément accéder à n’importe quelle course comme bon vous semble sans avoir d’abord acquis la bonne catégorie de voiture. Là encore, ce sont vos gains lors de vos courses précédentes qui vous permettront d’en acheter d’autres.
Si vous avez la flemme de faire la carrière et débloquer au fur et à mesure les voitures et les circuits, vous apprécierez le mode épreuve personnalisée. Choisissez le circuit et la voiture que vous avez envie d’essayer et c’est parti. Pas de chichi, pas de blocage, tout est accessible pour se faire une partie sympa sans prise de tête. Et si vous voulez admirer les voitures proposées dans ce Project Cars 3, la salle d’exposition est la destination toute désignée. C’est là que vous devrez aller pour acheter de nouvelles voitures avec votre argent durement gagné. A noter que certaines voitures nécessitent d’atteindre un certain niveau. Hé oui, il y a une histoire d’XP et de niveau à atteindre. Dans ce domaine, on s’éloigne franchement des précédents volets puisqu’ici tout est prétexte à gagner des points d’expérience et monter en niveau. Votre pilote virtuel aura d’ailleurs un profil avec nombre de stats et de distinctions.
Pour chaque voiture, vous aurez de plus accès à un large panel de pièces détachées pour améliorer ses performances. Les coûts ne sont pas trop élevées et on peut assez rapidement booster son modèle. Attention toutefois à ne pas le faire changer de catégorie sous peine de ne plus pouvoir concourir dans certains championnats. Vous pourrez toutefois remettre les précédentes pièces pour réduire ses caractéristiques mais cela coûte de l’argent donc autant faire attention. Cette personnalisation est également cosmétique. Vous pourrez ainsi modifier bien des aspects de vos voitures comme la peinture, les motifs, les autocollants, la plaque d’immatriculation, etc. Bref, de quoi créer votre voiture de rêve en partant d’un modèle de série.
Côté multijoueur, Slightly Mad Studios a fait au plus simple et plus rapide. Ainsi, outre la partie rapide qui vous balance dans une session automatiquement, vous pourrez choisir une épreuve programmée. Une liste sera proposée en fonction de l’horaire avec circuit et voiture définis. Cela rappelera quelque peu feu DriveClub ou même GT Sport dans son fonctionnement. Enfin, vous pourrez opter pour l’option salon personnalisée, créer vos parties ou rejoindre des salons ouverts par d’autres joueurs. Pour la création vous pourrez choisir le circuit, le véhicule ainsi que la météo et divers autres paramètres comme le nombre de tours, si les voitures sont identiques ou pas ou si le jeu gère les règles et les pénalités.
Techniquement, Project Cars 3 est très proche – sans doute trop – de Project Cars 2. Les modélisations des voitures et des circuits, les effets, tout est familier pour quiconque à jouer au précédent volet. Ce n’est pas trop mal dans le sens où on a quelque chose de solide à défaut d’avoir un effet wouah. L’animation dans son ensemble est suffisamment fluide pour ne pas trop gêner le pilotage même si on peut déceler ça et là une baisse du framerate quand trop de voitures sont à l’écran surtout par mauvaise météo. Testé sur PS4 Pro et sur écran 4K, Project Cars 3 a tenu le choc en général. Le son reste correct avec de bons bruitages. L’interface du jeu quoique visuellement propre manque toutefois d’ergonomie. L’équipe devrait revoir certains aspects car il n’est pas rare qu’on reparte sur une course alors qu’on vient de la terminer le jeu revenant au menu de la course plutôt que de la compétition. De même lorsqu’on décide de recommencer une épreuve, on repasse par les menus plutôt qu’une simple initialisation de l’épreuve. Bref, des petits couacs qui pourraient rendre le jeu moins hâché.