Il court, il atomise, il ventile et défonce les ennemis façon puzzle aux quatre coins de l’Hadès. Lui, c’est Hellmut, un pauvre diable qui a eu l’impudence d’ouvrir la porte des enfers ! Ramené à la «vie » dans le séjour des morts, il faut aider cette grosse tête à récupérer son corps d’Apollon.
Pour une fois, rompons avec les traditions ! On ne va pas vous bassiner avec le curriculum vitae du studio puisque ce Hellmut The Badass From Hell semble être la première production sortie de chez Vocani.cc. Déjà paru l’année dernière sur Steam puis sur Switch, le jeu débarque enfin sur Xbox One et prochainement sur PS4. Champagne ? Gardez le mousseux au frais, l’expérience est sympa mais ce n’est pas non plus la killer app ultime ! En vérité ce titre en apparence fun laisse un étrange sentiment teinté de frustration : de la funstration donc !
Ce Hellmut The Badass From Hell, rappelle un peu des titres mythiques comme Gauntlet ou Loaded. Depuis un point de vue hautement perché on contrôle un personnage qui doit crapahuter en solitaire à travers des petits niveaux constitués de successions de tableaux où spawnent des hordes enragées d’ennemis. En guise de premier avatar, notre bon vieux Hellmut prend possession du corps d’un mutant lanceur de marteaux. Un perso massif, à la cadence de tir plutôt lente (le marteau doit toucher un ennemi pour en relancer un autre) mais qui dispose d’une résistance/jauge de vie assez conséquente. N’allez pas croire que le jeu s’en retrouve facilité pour autant ! En pratique Hellmut doit anéantir les vagues déferlantes constituées d’adversaires adepte du combat rapproché, tout en esquivant les tirs nourris d’ennemis – dignes d’un manic shooter – qui restent à distance : les lâches. Difficile d’espérer battre en retraite en retournant vers une salle déjà méticuleusement “nettoyée”, certains ennemis se téléportent dans votre dos pour contrer toute tentative de fuite. Inutile aussi d’apprendre les niveaux par cœurs, ils sont générés de manière aléatoire ! Un moyen sans doute de varier les plaisirs et d’empêcher le joueur de sombrer dans l’ennui. L’intention est louable. Confrontations avec les boss inclus (ils apparaissent aussi aléatoirement) le titre ne comporte que douze niveaux. C’est peu, certes, mais le jeu n’offrant aucune sauvegarde ou continue, il faut finir la partie d’un seul trait. Voilà qui vient compliquer un challenge qui n’était déjà pas aisé à la base.
Comme dit en amont de ce test, Hellmut The Badass From Hell de par son genre – Rogue-like -, flirt méchamment avec le shoot’em up par son action frénétique et ses power-ups qui octroient un boost de puissance ou de célérité. Les niveaux sont loin d’offrir une promenade de santé, et le bestiaire (ennemis et boss) qui “pop” à l’écran semble être adapté sur le personnage que l’on utilise. Une façon sans doute de moduler le niveau de difficulté qui n’est d’ailleurs pas proposé en début de partie. Et plutôt que de filer gracieusement des vies, le jeu oblige à glaner des gemmes afin d’accéder à un niveau “spécial” qui octroie un avatar supplémentaire dès que l’on a éradiqué un quota d’ennemis en un temps limité. En plus de la masse de muscles décérébrée ou de la fragile tête flottante de Hellmut tireuse de lasers, on peut aussi incarner d’autres avatars qui se distinguent par leurs armes de prédilection, résistance, puissance de feu et célérité. Citons – notamment – un rat humanoïde qui balance sa progéniture sur les ennemis, un simili-ghost rider adepte du lance-flamme voire aussi un blob engoncé dans un scaphandre lanceur de slime verdâtre. A l’instar des niveaux ou des boss, ces personnages sont obtenus aussi aléatoirement, et on peut en changer à la volée tant qu’il reste une once de vitalité dans leur jauge de vie. Si l’on peut trouver de rares items curateurs (médikit, bonus de régénération) dans le feu de l’action, le plus souvent on doit se résigner à claquer de précieux deniers dans une boutique. Cette dernière est accessible en cours de partie ou fin de niveau elle permet d’acheter des pièces d’équipement pour son avatar, des munitions supplémentaires, médikits ou médaillon de résurrection. Des grigris qui sont tout sauf accessoires puisque l’on crève souvent et bêtement ! Pas en se laissant déborder par un rush adverse, mais juste parcequ’on a pas anticipé une salve de tir assassine tant c’est parfois le bordel à l’écran. Vous-la sentez bien monter la frustration ? En sus de ce mode arcade, le jeu propose de se frotter à une mode survie ou l’on doit repousser plusieurs vagues d’ennemis et un mode tournoi jouable en “Hot Seat” il génère des niveaux prédéfinis ce qui permet de se mesurer à d’autres joueurs à tour de rôle sur la même machine. A l’ancienne donc. On aurait davantage préféré la frénésie d’un mode coop sur le même écran ou en ligne !
Techniquement, le jeu semble nous ramener à la glorieuse époque des consoles de salon 32 bits. Il est pourvu d’un rendu peu coloré aux sprites pixelisés, le bestiaire est flanqué d’animations plus que minimalistes et quelques “halos” de transparence ou effets d’éclairage viennent un peu égayer le graphisme oldschool. Visuellement c’est donc assez suranné et en toute logique le jeu devrait être fluide en toute circonstance ? Sur la XBox One S ayant servie au test, le jeu a infligé à quelques reprises de très subtils coups de mou dans l’animation. Pas de panique, le jeu restait jouable. Il souffrait tout de même d’un déficit en visibilité lorsque les tirs fusaient à l’écran. Frustrant. En ce qui concerne les musiques, notez que le titre propose trois versions, une moderne, une rétro aux sonorités chiptune et une troisième qui résulte d’un mix des deux. Sympathique. Enfin côté maniabilité, le jeu n’est pratiquable qu’au stick analogique et on ne peut pas remapper les touches à sa convenance. Dommage à défaut d’être plus précise la jouabilité à la croix directionnelle aurait – peut être – gagné davantage en nervosité et réactivité.