Offrez-vous un aller simple hors de Moscou et des galeries sombres et glauques de son réseau de transport souterrain. Mettez-vous au vert, mais gardez la Kalach à portée de main, si vous voulez survivre à cette aventure aussi étouffante qu’intense !
Depuis la sortie de Metro Last Light sur PC et Xbox 360 en 2012, la franchise de 4A Games donnait un peu l’impression de tourner en rond. Lors de ses réapparitions, elle s’était en effet limitée aux sorties des remakes des deux premiers volets, sous-titrés Redux, qui étaient destinées aux PS4 et Xbox One. Après ce second épisode de Métro nous pensions en avoir terminé avec les péripéties d’Artyom. Mais, il faut croire que l’auteur, Dimitry Glukhowsky et les ukrainiens de 4A Games n’avaient pas fini de nous narrer les aventures de son vaillant héros pas très bavard. Reprenant des éléments scénaristiques du bouquin Metro 2035, l’histoire de cet FPS se déroule deux ans après les évènements survenus dans Metro 2033. Artyom cherche cette fois la trace d’autres survivants à l’holocauste nucléaire, hors de Moscou. Embarquez à bord de l’Aurora, une vaillante micheline, préparez-vous à sillonner les voies ferrées de la Mère Patrie à toute vapeur ! Bistro !
Passé une entrée en matière plutôt linéaire, donc fidèle aux précédents volets, Metro Exodus fait cette fois la part belle à l’exploration. Pour autant, n’espérez pas batifoler dans un gigantesque bac à sable digne d’un Fallout ! A la place, ce lointain parent de S.T.A.L.K.E.R invite à crapahuter à travers différentes zones ouvertes (mais paradoxalement linéaires) à la rencontre de la population autochtone et des bestioles mutantes, et s’aventurer dans des complexes militaires industriels ou militaires abandonnés. S’il est possible d’explorer assez librement les différents environnements pas bien vastes, à pied ou en véhicule, lors des séquences d’action/infiltration dans des bâtiments ou structures, le jeu conserve sa linéarité de “FPS Couloir”. Loin de lorgner sur la campagne solo explosive d’un “Call of”, Metro Exodus impose de survivre à des successions de confrontations scriptées durant lesquelles on doit combattre des ennemis (qui tirent, attaquent à vue et cherchent à venir au contact) en composant avec des munitions limitées, avec la radioactivité et aussi avec l’obscurité. Pour calmer les ardeurs des vagues déferlantes d’infectés enragés ou de créatures mutantes, le titre offre employer un puissant projecteur pour atomiser les ennemis photophobes et de recourir à différentes armes (arbalète, fusil à pompe, fusil d’assaut…) et mignardises explosives comme des grenades et des cocktails molotov incandescents. Nazdrovié !
Pas question de faire feu de tout bois ! Contrairement à la plupart des FPS, les munitions n’affleurent pas dans les décors et généralement on ne loot que quelques balles sur les cadavres des « soldats » des factions adverses. Par conséquent n’espérez pas trouver un chargeur de Kalachnikov dans les entrailles encore fumantes d’un infecté, ni dans les viscères d’un arthropode mutant. Certains combats peuvent être évités en optant plutôt pour la carte de la furtivité voire en prenant la poudre d’escampette. Conservez les balles pour espérer sortir vivants des affrontements les plus intenses. Entre deux confrontations, il ne faut pas hésiter à ratisser les environnements au peigne fin ! Ainsi on peut démanteler les armes laissées au sol pour récupérer des pièces spéciales (lunette de visée, canon, chargeur, crosse…) afin d’améliorer la puissance, la portée, la stabilité ou la cadence de tir des différents flingues et pétoires. En outre, on doit aussi dénicher deux types de composants qui permettent de palier à l’usure des armes et de son équipement, de fabriquer des piquouzes curatives, des munitions et des consommables. Si les items les plus complexes doivent être fabriqués sur des établis, notez qu’il est possible de crafter des objets simples (kits de soin, filtre à air…) à tout moment. Pratique à condition d’être en lieu sûr !
Graphiquement la version PS4 ne nous a pas infligé une claque monumentale. La réalisation est pourtant loin d’être le talon d’Achille de ce jeu. Certains environnements ouverts offrent des effets d’éclairage somptueux, le chara design est soigné (parfois assez charismatique, à part le bestiaire pas toujours soigné) et la plupart des décors sont dotés de textures détaillées. Malheureusement, la mouture PlayStation 4 peine à gérer les effets de particules un tantinet complexes sans être plombé par de violents ralentissements. Même si la fluidité n’est pas forcément tout le temps au rendez-vous et que l’IA part occasionnellement en vrille (en restant scotché sur place) l’aventure n’en reste pas moins immersive. Jouable sur l’ancienne reine de beauté de chez Sony, remplacée depuis par la PS4 Pro (ou la Xbox One X pour le rendu en 4K) Metro Exodus est un jeu à savourer typiquement sur PC. Notamment par sa prise en charge des dernières Geforce RTX de chez Nvidia qui exploitent le RayTracing et offrent notamment des effets de lumières plus précis et un chara design bien plus léché. Testé à partir d’une version commerciale, Metro Exodus a infligé de rares freezes/plantages, agaçants à souhait et aggravés par des temps de chargements longuets. Espérons que ces problèmes de stabilité sur la PS4 ont été (ou seront) corrigés lors d’une mise à jour… tout comme la gestion ratée de la sauvegarde automatique. Le jeu semble consigner la progression un peu aléatoirement, entre deux affrontements. Du coup, il peut arriver que l’on doive se résigner à relancer la partie à partir de l’unique point de sauvegarde personnalisé, après être resté coincé dans un satané ascenseur qui ne voulait plus monter. Frustrant ! Côté son, Metro Exodus régale nos oreilles par sa VF intégrale ! Comprenez par-là que les doublages (réussis) comme les textes sont intégralement en français. En matière de musiques, la bande-son de ce Metro n’est globalement pas marquante, sauf, lors d’une séquence de gunfight assez intense et trippante car portée par un bon gros morceau de Metal russe bien bourrin ! Enfin en ce qui concerne le multijoueur, Exodus fait l’impasse sur le Battle Royale, ainsi que les captures de drapeaux et autres modes hardcore, afin de nous offrir qu’une unique campagne à déguster égoïstement solo. Encore une fois…