Sorti sur PS4 et PC l’an passé, le bac à sable de chez TOYBOX Inc revient sur la portable de salon de Nintendo. Bien plus qu’une adaptation, le jeu est la réplique quasi-exacte de Birthdays The Beginning paru sur la console de salon de Sony. Du coup, ce test reprend une grande partie du texte paru à l’époque.
Puzzle Game ou Sandox ? Ce God Game sans prétention, imaginé par le papa de la série Harvest Moon, ambitionne de fracasser vos méninges ! Passé une introduction sous forme de visual novel qui tente d’insuffler un semblant de scénario à cet OVNI vidéoludique, on se retrouve catapulté sur un caillou perdu au beau milieu de l’espace. La mission du joueur ? Incarner ce qui pourrait être un lointain cousin de Nights (le bouffon volant qui a jadis fait les beaux jours de la Sega Saturn) afin qu’il insuffle la vie sur un bout de roche stérile et/ou inhospitalier. Une mission bien plus difficile qu’il n’y paraît. Ainsi quelques millions d’années séparent le règne de Raptor -et de nombreuses autres bestioles préhistoriques – et l’avènement de l’homme moderne et de son fidèle ami à quatre pattes. Une éternité dans la vie d’un homme, à peine une demi douzaine d’heures dans la vie d’un joueur !
D’emblée, précisons qu’à l’instar de Birthdays the Beginning, Happy Birthdays n’offre pas de bâtir des structures pour invoquer tel ou tel type de créature : Ça aurait été trop facile ! L’apparition de la vie sur un bout de planète grisâtre passe d’abord par la présence de l’eau puis la prolifération de créatures microscopiques (photo plancton, zoo plancton…) qui vont faire apparaître la flore, puis la faune aquatique et terrestre. La suite relève un peu du hasard ! Difficile de mener à bien cette mission quand certaines espèces essentielles à l’introduction de nouvelles formes de vie disparaissent suite à des changements climatiques. Pour veiller à la survie des plantes ou bestioles, le joueur doit jongler avec de nombreux paramètres, comme l’humidité, la température à la surface du globe ou celles des océans et même avec l’altitude. A vous les joies de la terraformation ! Il faut remodeler le terrain, en modifiant le relief, en y ajoutant des cours d’eau et étendues aquatiques, de préférence par petites touches sous peine de voir de nombreuses espèces balayées suite à une montée ou descente des températures. Un véritable casse tête, compliqué par une maniabilité pas très coopérative sur Switch !
S’il est possible de guider le petit bouffon vers une destination à l’aide de l’écran tactile, ou de zoomer et dézommer comme sur n’importe quelle tablette/smartphone lambda, le titre est surtout « jouable » au JoyCon. Cependant, le perso volant haut en couleur qui sert de pointeur, agace à la longue par son manque de précision dès lors qu’on essaye d’harmoniser les reliefs ou de tracer le cours d’un fleuve ou d’une rivière. Impossible de ne pas s’y reprendre à plusieurs reprises, sans gâcher au passage de précieux PV, qui en plus de servir à remodeler le terrain offrent aussi d’accélérer le cours du temps pour assister à l’expansion fulgurante de la faune comme de la flore. L’aspirant créateur de monde peut employer quelques pouvoirs afin de modifier le climat d’une zone, d’augmenter la fertilité d’une espèce ou de la faire évoluer en contraignant par exemple un hominidé à devenir un homme primitif (australopithèque) après avoir ingéré un fruit défendu. Si depuis la haute atmosphère, le monde paraît désertique, il suffit de redescendre sur terre pour réaliser que l’écosystème que l’on bichonne depuis trois heures grouille de vie.
En basculant en vue subjective on peut capturer de nouvelles variétés de plantes et des bestioles afin de gagner en expérience et constater au passage que ce jeu est loin d’être beau. Pas étonnant ! Happy Birthdays pèse à peine 1,4Go ! Par conséquent les textures des décors comme celles des bestioles manquent de générosité et jouent plutôt la carte de la simplicité. Le parti pris cartoonesque du jeu offre des environnements cubiques assez dépouillés où batifolent une multitude d’êtres et bestioles rondouillardes aux animations assez sommaires. L’ensemble est mignon à souhait, coloré comme un jeu en cell-shading et semble parfaitement calibré pour le 720P de la Switch de Nintendo. Si la réalisation graphique manque cruellement d’ambition, les bruitages sont plutôt minimalistes. À proximité du sol, lorsque les environnements grouillent de vie, ça vire un peu à la cacophonie lorsque quatre sons tournent en boucle : On a vu plus immersif ! Heureusement, il suffit de quitter la vue subjective et de prendre de l’altitude pour que la musique puisse adoucir les moeurs… et calmer nos tympans endoloris.