Sorti en catimini, sans tambours, ni trompettes, le second volet de Gal*Gun ne manque pourtant pas de charme ! Mais, est-ce que le plus coquin de tous les shooters parvient à séduire sur la durée par son érotisme ambiant digne d’un téléfilm fripon du dimanche soir ?
Connu pour avoir enfanté les derniers volets de Megaman et participé à la création du médiocre Mighty Number 9 de Keiji Inafune, le studio nippon Inti Creates a aussi livré une palanquée d’autres jeux de plateforme ainsi qu’un rail shooter intitulé Gal Gun. Sorti en 2011 sur Xbox 360 et PS3, ce titre délirant a connu l’honneur d’une adaptation sur PS4 et PS VITA quatre ans plus tard. Pour le second volet, si la console nomade de Sony est passée à la trappe, on s’étonne de voir le titre débouler sur une machine si familiale comme la Switch de Nintendo. Quant à la PlayStation 4, elle rempile et accueille cette nouvelle mouture sobrement intitulée Gal*Gun 2.
Ce jeu invite à se glisser dans la peau acnéique d’un lycéen afin d’exorciser des classes entières de lycéennes et profs possédées par des entités démoniaques libidineuses. Suivi dans ses exploits par une apprentie ange gardienne, notre aspirant exorciseur se retrouve armé d’un pistolet aspirateur de démon et il est aussi coiffé d’un casque VR invisible, supposé lui conférer un charme irrésistible. Pas étonnant que toutes les midinettes du bahut se ruent littéralement sur lui ! Etonnamment le titre n’est pas compatible avec le casque PSVR de la PlayStation 4. Dommage cette immersion dans le retour à l’âge ingrat s’en serait sans doute retrouvée renforcée !
S’il boxait autrefois dans la catégorie des rail shooter (comme les vieux Virtua Cop ou House of Dead en leur temps), Gal*Gun 2 a viré cette fois au simple shooter. Comprenez par là qu’on passe d’un point à un autre d’un niveau après avoir refroidi les ardeurs des hordes de jeunes filles qui déboulent de toutes parts. A la différence d’autres FPS, impossible de se planquer ! Au mieux on peut tirer sur les crânes enflammés que les démons nous lancent et aspirer les kanjis vociférés par les lycéennes restées à distance. L’aspirateur peut aussi servir à soulever les jupettes voire à arracher les vêtements et stopper l’avancée des harpies amourachées, qui viennent au contact pour nous mettre à terre. En parallèle des missions de la quête principale qui consiste à aider notre ange à abattre/capturer un certain quota de démons en une quinzaine de jours pour briller auprès de sa hiérarchie, le titre offre aussi une ribambelle de quêtes annexes. Ces dernières offrent par exemple de retrouver en un temps limité des objets planqués dans une pièce, de protéger d’innocentes demoiselles des assauts des démons ou de déposséder une jeune dame lors d’une séance d’exorcisme franchement… fripon. A la clé de ces missions secondaires, on récupère des pièces détachées pour améliorer son flingue ou le casque VR, des items pour décorer la garçonnière du héros, diverses sortes de gâteries (biscuits, chocolats…) et aussi les numéros de téléphone des filles fraîchement secourues.
Plus qu’un simple shooter, Gal*Gun2 est aussi un jeu de drague. Ainsi lorsqu’on ne passe pas son temps libre à converser avec la voisine agoraphobe d’en face ou avec la meilleur amie, on peut aussi séduire une jeune fille à grands renforts de sucreries afin de l’emmener chez soit et pratiquer un exorcisme à domicile ou l’admirer sous presque toutes les coutures, en tenue d’écolière voire en maillot de bain. Malgré quelques gémissements et poses assez lascives, le titre reste soft et se limite à dévoiler des ensembles 100% coton. Si d’aventure vous jouez sur la bonne vieille télé du salon, servant à la famille, notez que le titre dispose d’un bouton panic mettant en pause le jeu, et qui bascule vers un pseudo jeu d’aventure textuel « façon » 8bit. Oui j’ai bien dit textuel ! Seul regret concernant les phases de shoot, l’arme ne dispose que d’un seul mode de tir pas très impressionnant, ni évolutif. De plus, faute de mode de tir automatique, on doit marteler le bouton d’action pour éradiquer les légions de démons ou calmer les étudiantes kawaii et surexcitées. Gare aux crampes aux pouces, comme aux douleurs au poignet ! L’aventure peut certes s’achever en l’espace d’une soirée, mais plus si affinité, notamment pour accomplir l’intégralité des missions annexes et récupérer les numéros de téléphone de toutes les étudiantes et accéder à différentes fins.
Difficile d’y croire, pourtant Gal*Gun 2 carbure à l’Unreal Engine 4 ! Comme précisé plus haut, les déplacements à travers les niveaux ne se font pas en « temps réel », mais plutôt par à coups, de zone en zone. Un manque de liberté frustrant pour un jeu qui emploie pourtant un moteur graphique de dernière génération destiné aux FPS à l’action intense. Graphiquement, le jeu ne manque pas de charme. Malgré des textures en basse définition, sur les personnages ou les décors un peu dépouillés, le rendu cell-shadé de Gal*Gun 2 reste à la fois mignon et coloré comme un animé… mais en plus coquin, notamment par ses angles de caméra assez plongeants. En sus, les héroïnes jouissent (ahem…) d’un chara-design choupinou et rafraîchissant, de modélisations soignées et d’une bonne palette d’animations. Les thèmes musicaux sont entrainants mais répétitifs à souhait quant aux nombreux dialogues, ils sont en japonais et sous-titrés intégralement et exclusivement en anglais.