Comme le dit si bien l’adage, mieux vaut tard que jamais ! Car rappelez-vous, le troisième opus de Dead Rising paru en 2013 sur Xbox One et PC, était resté cantonné aux plateformes Microsoft. Si la firme de Redmond s’était accaparée une nouvelle fois l’exclusivité du quatrième volet, celle-ci n’aura été que « temporaire » à défaut d’être de courte durée. Voilà pourquoi les possesseurs de PlayStation 4 voient enfin Dead Rising 4 débarquer une année après sa sortie sur Xbox One. Frustrant ? Cessez de ronger votre frein, plongez plutôt au milieu de la horde de zombies affamés !
Après avoir cumulé les apparitions dans différents jeux de baston de Capcom (Tatunoko Vs Capcom, Marvel Vs Capcom 3…), l’inégalable Frank West revient à ses premières amours et offre à la franchise Dead Rising un retour aux sources… de l’horreur. De prime abord on pourrait croire à un reboot. Ainsi notre fringuant photo-reporter, désormais quinquagénaire, se retrouve catapulté derechef en pleine invasion de zombies dans le centre commercial de Willamette, théâtre du premier opus. Déjà-vu ? Pas totalement. L’histoire se déroule donc quinze ans après les premiers exploits du sieur West, et cette fois il faut s’aventurer sur un terrain de jeu bien plus vaste, par-delà les murs de la galerie marchande à la découverte de la petite ville du Colorado et de sa population locale zombifiée.
Pour ceux seraient passé à côté des précédents volets de la saga, Dead Rising 4 est un survival horror pur jus qui ne boxe toutefois pas dans la même catégorie que Resident Evil 7. Si ce dernier invitait à la prudence, Dead Rising est un jeu d’action à la troisième personne, délicieusement bourrin. Son monde ouvert invite à plonger au milieu des hordes trébuchantes et de défoncer les crânes à l’aide d’une multitude d’instruments de torture, plus ou moins improvisés. Si l’on peut employer quelques flingues et sulfateuses aux munitions limitées, voire des armes de fortunes glanées dans l’environnement (tuyaux, haches…), le titre permet aussi de concevoir des rapières enchantées et des masses explosives. Lors de nos pérégrinations à travers la ville, histoire de limiter le contact avec les canines pourries des infectés, on peut leur foncer dessus, à bord de différentes sortes de véhicules (motos, voitures, blindés…). Gare, les engins motorisés sont fragiles ! Et tandis que les coups de griffes des zombies endommagent à peine la carrosserie, en revanche les tirs nourris des mercenaires comme ceux des psychopathes et de leurs sous-fifres ont rapidement raison des moyens de locomotion. Le plus souvent, les missions de la campagne de Dead Rising 4 consistent à délivrer des otages détenus par des fanatiques ou des militaires, voler au secours de survivants cernés par des hordes grouillantes de zombies ou piégés dans des abris en bien mauvaise compagnie. Des objectifs pas très variés qui nécessitent de faire place nette en y allant franco ou de s’épargner bien des peines et des gunfights en optant plutôt pour la carte de l’infiltration. En parallèle de ces phases d’action, le titre invite aussi à élucider quelques mystères en explorant une pièce/un lieu à l’aide de l’appareil photo modifié de Franck West. Des séquences d’enquêtes vite expédiées, un peu accessoires, mais qui tempèrent l’impression de redondance qui émane parfois de ce survival-horror à l’action intense et fun à souhait.
Achevons, presque comme toujours, ce tour du propriétaire en abordant la partie technique de Dead Rising 4. La réalisation bien que détaillée n’en met pas pour autant plein les mirettes. Le graphisme arbore des couleurs assez ternes, les textures manquent parfois de finesse et l’animation accuse de rares coups de mou. Mais, pas nécessairement lorsque plusieurs dizaines de zombies s’animent à l’écran. Notez enfin que ce quatrième volet de Dead Rising inflige aussi occasionnellement des temps de chargements longuets et impose de composer avec une maniabilité assez approximative lorsqu’on s’équipe d’une arme à feu. De par sa réalisation sans éclat, ce jeu reste pourtant dans la moyenne des productions actuelles. C’est joli mais sans plus.