Gran Turismo a 20 ans et je me souviens encore de la première fois

Je me souviendrais toujours du jour où j’ai vu débarquer sur mon bureau une version preview de Gran Turismo sur la première PlayStation. Sortant de nulle part, j’ai pris ce jour là une sacrée claque.

Ce jour là en 1997 je bossais sur un magazine nommé Crazy Games spécialisé PlayStation. Sony, via son attachée de presse, nous envoya une preview d’un jeu totalement inconnu qui n’était même pas dans les plannings. Cette version était assez courte mais m’a scotché sur place. En lançant le jeu, je me suis pris à me dire « tiens jolie intro ». Ce n’est que quelques minutes plus tard, après avoir fait un tour de circuit que j’ai réalisé qu’il ne s’agit pas d’une intro mais bel et bien d’un replay temps réel du jeu. Moi qui était déjà un grand fan des simulations automobiles pour avoir notamment écumé des titres comme F1 Grand Prix de Geoff Crammond fut stupéfait par les sensations de pilotage que proposait ce Gran Turismo. Visuellement, jamais j’aurais parié qu’une petite PlayStation était capable d’autant de réalisme visuel. Jusque là, la référence en jeu de course était plutôt Ridge Racer totalement arcade avec un rendu disons plus simple. J’aurais dû toutefois avoir la puce à l’oreille lorsque je vis le nom de Polyphony Digital. J’avais adoré leurs précédentes productions sur PSone, Motor Toon Grand Prix 1 et 2. Et si, comme moi, vous aviez terminé Motor Toon Grand Prix 2, vous aviez sans doute débloqué deux véhicules plutôt réalistes en plein milieu de ce jeu de course arcade méga coloré : une monoplace et une voiture typée gran tourisme. C’était sans doute les prémices et le premier test d’un futur Gran Turismo. La claque fut-elle que je pris mon téléphone pour dire au rédacteur en chef que Sony venait de nous envoyer une bombe. Autant vous dire que les mois suivants, nous avions suivi de très près l’évolution du développement à travers les informations, les images et les différentes versions qu’on a pu avoir.

Je me souviens encore de la sortie au Japon en décembre 1997. Je vivais à l’époque en Californie et travaillait chez Shiny Entertainment (Earthworm Jim, Messiah, MDK, Sacrifice). Un de membres de l’équipe l’avait acheté en import et le lança sur une des consoles qu’on avait au bureau. Quasiment tous les membres des 3 équipes de développement de Shiny Entertainment s’étaient rassemblé pour voir le résultat final. Evidemment, en tant qu’ancien de la presse ayant pu le voir avant, cela n’était pas une surprise mais pour les développeurs de Shiny, c’était une nouveauté. Leur réaction a été plutôt positive excepté comme d’habitude quelques programmeurs qui trouvaient que la technique utilisée pour les reflets du décor sur les voitures était trop facile. En cela, je leur avais rétorqué qu’au moins Polyphony Digital l’avait fait. Ils avaient moyennement apprécié ma réponse 😉

Au fil des deux décennies suivantes, j’ai toujours été présent lors des annonces et lancements des différents opus. Gran Turismo 2 fut marquant pour la quantité colossale de voitures. Le succès du premier volet avait permis de débloquer la situation avec certains constructeurs automobiles qui avait dénigré le monde du jeu vidéo. Ainsi les constructeurs automobiles nippones peuvent dire un grand merci à Gran Turismo pour avoir fait connaître leurs voitures en occident à toute une génération de pilotes virtuels dont certains sont probablement devenus leur client dans la réalité par la suite. Ainsi, dans GT2, on a pu voir arriver les constructeurs français qui n’avaient pas daigné accepter leur présence dans le premier volet. GT2 proposa ainsi 33 constructeurs contre 10 sur le premier. Si tous les volets ne se valent pas, une constante était de rigueur : la qualité de la simulation toujours plus précise tout en restant suffisamment accessible. Je noterai toutefois que d’autres constantes sont restées et mériteraient d’être modifiés. Je pense notamment à l’absence totale de gestion des dégâts sur les voitures (GT Sport ne le gérant toujours pas à priori) et le jeu en ligne jusqu’à présent trop frustrant pour celles et ceux qui veulent « piloter » dans les règles et non faire des parties de stock car. Sur ce point, GT Sport semble avoir des fonctionnalités pour distinguer les chauffards du dimanche des pilotes. Il faudra voir à l’usage à partir de la semaine prochaine.

Avec la vidéo ci-dessous, Sony se rappelle donc des 20 ans de la saga avec comme intervenants Kazunori Yamauchi le big boss de Polyphony Digital et Shuhei Yoshida désormais président de Sony Worldwide Studios. Que de souvenirs… Espérons maintenant que GT Sport va procurer autant de plaisir et pousser la saga encore plus loin avec cette approche compétition en partenariat avec la FIA.

GT Sport est prévu pour le 18 octobre 2017 sur PS4, PS4 Pro compatible PS VR.

https://www.youtube.com/watch?v=-UP6_IPPI38