Si vous attendiez l’arrivée du sixième volet de The Elder Scrolls c’est raté ! Loin d’être un nouvel opus ou même un remake HD de l’action RPG mythique de Bethesda, ce Morrowind s’avère être en réalité une extension destinée au MMORPG. Depuis le temps, on l’avait un peu oublié celui-là !
A sa sortie en 2002 sur PC, le troisième épisode de The Elder Scrolls s’était imposé comme un action/RPG incontournable. Brillant sur le fond, il avait aussi servi de vitrine technologique pour les cartes graphiques compatible DX 8.1 de l’époque (les Radeon 8500 et autres GeForce4) et avait fait cracher ses poumons à la Xbox… Première du nom. Pas étonnant du coup que le simple nom de Morrowind fasse remonter à la surface tout un tas de souvenirs vieux briscards du jeu vidéo ! C’est sans doute pour les aguicher et faire vibrer leur fibre nostalgique de plaisir, que les gens de chez Bethesda ont décidé de baptiser l’extension de The Elder Scrolls Online du nom de cet épisode prestigieux. Ce n’est évidemment pas la seule raison. En effet, le MMORPG paru en avril 2014 se dote d’un nouveau territoire l’Île de Vvardenfell, sur laquelle se déroulait l’action de Morrowind. En sus le titre apporte des champs de batailles inédits dédiés aux confrontations en JCJ, et il prodigue aussi une classe de personnage supplémentaire, celle du Gardien. Un druide adepte des attaques réfrigérantes qui est épaulé lors des combats par un ours féroce. Cette extension offre bien sûr une nouvelle intrigue, moult nouvelles quêtes, principales ou secondaires, et promet une durée de vie tournant aux alentours de la trentaine d’heures. Évidemment avant de pouvoir fouler les terres hostiles de Vvardenfell, il vous faudra télécharger en sus Tamriel Unlimited, la version Free2Play de The Elder Scrolls Online. Retirez 2 points de vie, pour le temps perdu à télécharger les quelques 86 Go de données nécessaires à l’installation des jeux, notamment si vous disposez encore d’une connexion ADSL antédiluvienne.
Pour jouer à ce Morrowind, libre à vous de débuter l’aventure avec un personnage existant ou d’employer un nouvel avatar. En revanche, on ne peut pas importer un perso issu de la mouture PC pour l’employer sur une autre plateforme, en l’occurrence la version PS4 ayant servie au test. Dommage. Sachez qu’en partant de zéro, la version Unlimited de TESO totalise neuf races (dont les Nordiques, les elfes noirs et les Orcs) réparties dans trois factions et cinq classes de persos. Il faut par contre souscrire à un abonnement mensuel pour avoir le privilège de jouer avec une dixième race (les Impériaux) et accéder à toutes les zones de Tamriel dont les champs de bataille de Cyrodiil. Une limitation plutôt agaçante lorsque le joueur a déboursé près de 60€ pour un add-on… Destiné à la déclinaison gratuite d’un MMO. Une fois la race et la classe sélectionnés, le physique personnalisé, on peut alors se lancer dans cette épopée… qui débute de manière bien moins épique que Skyrim ou même The Elder Scrolls Online.Voyez plutôt ! Capturé par des esclavagistes après un naufrage en mer, notre héros assoiffé de vengeance s’infiltré dans le campement des ravisseurs pour pourfendre ses geôliers, libérer ses co-détenus et retourner à la civilisation. Pour les aventuriers qui n’ont pas forcément envie de se frotter à ce tour de chauffe peu héroïque, pourtant vite expédié, notez qu’il peut aussi être éludé afin de débuter l’aventure directement à Vvardenfell.
Quelle que soit la classe, on peut employer une multitude de types d’armes (rapières, arcs, dagues, bâtons…) dont l’usage intensif permet de débloquer au fil du temps des «bottes secrètes » en échanges de points de compétences. Lors de la montée en niveau on peut obtenir et améliorer des pouvoirs liés à la classe, débloquer des compétences passives et d’autres propres à la race. Jouable en vue subjective ou à la troisième personne, ce titre se distingue de la plupart des autres MMORPG par sa jouabilité accessible et son action plus nerveuse. La prise en main descendant en droite ligne des précédents épisodes de The Elder Scrolls, le fan de Skyrim qui aura passé quelques dizaines d’heures à Bordeciel va vite retrouver ses marques ! Durant les combats des indicateurs visuels « matérialisent » la zone d’effet d’une attaque adverse. Pour échapper aux tirs à longues portée comme aux attaques au corps à corps, le joueur peut soit les parer soit les esquiver en effectuant une roulade. S’il se montre souvent tenace, le bestiaire s’avère plutôt conventionnel. Suivant la zone dans laquelle on se trouve, on décime des squelettes, des mercenaires, des morts vivants, des élémentaires de feu, des trolls et – plus original – des bestioles issues du mélange d’un ptérodactyle et d’un dragon. Bien sûr, comme dans tout bon épisode de The Elder Scrolls, ce Morrowind fait aussi la part belle à l’exploration. À pieds ou sur une monture, on s’aventure dans un monde persistant aux paysages relativement variés qui sont constitués d’assemblages de plaines, de forêts marécageuses, de montagnes volcaniques et de littoraux tout aussi mal famés. Entre deux quêtes on croise au détour d’un chemin des PNJ porteurs de missions secondaires, on peut glaner des composants pour s’adonner aux joies de l’artisanat et accomplir des quêtes quotidiennes. Si on croise rarement d’autres joueurs lors des virées à travers les coins reculés de l’île, en revanche lorsque l’on crapahute dans les méandres labyrinthiques des « donjons » ou des grottes, il est difficile de ne pas avoir la sensation de se marcher un peu sur les pieds. Ainsi on se retrouve souvent dans le sillage d’aventuriers qui déblaient le passage en pourfendant à tour de bras des groupes d’ennemis. Du coup, difficile de se sentir érigé au rang de champion de Vvardenfell ! Car en vérité, on a parfois plus la sensation d’être embarqué dans une attraction d’un parc à thème médiéval que dans une véritable quête épique.
Sans être exceptionnelle, la réalisation graphique a le mérite d’être plutôt soignée. Quelle que soit la plateforme PC/XboxOne, PS4), le jeu est toujours doté d’un cycle jour/nuit, il offre des effets climatiques et d’éclairages réussis, et il affiche une distance de visibilité assez appréciable… bien que l’horizon baigne parfois dans un brouillard. Évidemment on reste un bon ton en dessous du régal pour les yeux qu’avait offert Skyrim en son temps. Le moteur graphique du jeu étant toujours basé sur celui employé à l’époque par Fallout 3 et Oblivion, on retrouve bien la « patte » propre à la saga The Elder Scrolls tant dans le design des décors que dans l’apparence des protagonistes et antagonistes. Gare à ne pas vous approcher trop près des textures des environnements ou des personnages sous peine de rompre le charme de cette épopée à travers Vvardenfell, qui est pourtant portée par une bande originale envoûtante et épique !