Passé une introduction sous forme de visual novel qui tente de donner un semblant de scénario superflu à cet OVNI vidéoludique, on se retrouve alors catapulté sur un caillou perdu au beau milieu de l’espace. La mission du joueur ? Incarner ce qui pourrait être un lointain cousin de Nights(le bouffon volant qui avait fait les beaux jours de la Sega Saturn) à insuffler la vie sur un bout de roche stérile et inhospitalier. Une mission bien plus difficile qu’il n’y paraît.
Si on a coutume de rappeler que Rome ne s’est pas faite en un jour, il vous faudra quelques milliards d’années avant de voir le vélociraptor puis l’être humain gambader à la surface de cette planète en devenir. Une éternité dans la vie d’un homme, le temps de quelques heures dans la vie d’un joueur !
D’emblée, précisons que Birthday The Beginning n’offre pas de bâtir des structures pour invoquer tel ou tel type de créature : Ça aurait été trop facile ! L’apparition de la vie sur ce bout de planète grisâtre passe d’abord par la présence de l’eau puis la prolifération de créatures microscopiques (photo plancton, zoo plancton…) qui vont faire apparaître la flore, puis la faune aquatique. La suite relève du hasard ! Difficile de mener à bien cette mission quand certaines espèces disparaissent après seulement quelques milliers d’années (quelques secondes en accéléré) d’existence, alors qu’elles sont essentielles à l’introduction de nouvelles formes de vie. Pour veiller à la survie d’une certaine proportion de plantes ou bestioles, le joueur doit jongler avec de nombreux paramètres, comme l’humidité, la température à la surface du globe ou celles des océans et même avec l’altitude. A vous les joies de la terra formation ! Il faut remodeler le terrain, en modifiant le relief, en y ajoutant des cours d’eau et étendues aquatiques, de préférence par petites touches sous peine de voir de nombreuses espèces balayées suite à une montée ou descente des températures. Un véritable casse tête à la base, compliqué par une maniabilité pas toujours précise !
En guise de curseur/pointeur le titre offre de diriger l’avatar, qui – comme je le disais plus haut – rappel fortement Nights. Ce perso volant haut en couleur, attachant mais agaçant à la longue, manque de précision dès qu’on essaye d’harmoniser les reliefs ou de tracer le cours d’un fleuve ou d’une rivière. Impossible de ne pas s’y reprendre à plusieurs reprises, sans gâcher au passage de précieux PV, qui offrent de ralentir le cours du temps pour altérer l’environnement à notre guise. Pour l’assister dans sa tâche l’aspirant créateur peut récolter aléatoirement au fur et à mesure du développement de son monde quelques items. Ils permettent de changer le climat sur une zone, de recharger les PV, de créer des sources qui vont fertiliser les étendues arides en se muant en cours d’eau et même d’introduire un bouillon de culture dans une étendue aquatique pour forcer la vie à trouver son chemin. Rassurez-vous, si depuis la haute atmosphère, le monde paraît peu peuplé voire désertique, le ventilateur bien bruyant de la PS4 qui mouline à plein régime rappel que la machine s’acharne à simuler cet écosystème grouillant de vie. Voyez par vous-même ! Il suffit de basculer en vue subjective pour capturer les nouvelles plantes et bestioles afin de gagner en expérience et accroître (notamment) sa réserve de PV mais aussi pour constater que ce jeu est loin d’être beau.
Pas étonnant ! Ce titre disponible en téléchargement (et en version physique) pèse moins de 900 Mo, par conséquent les textures des décors comme les modèles des bestioles sont hélas peu détaillés, presque simplistes. Sans doute inspiré par le design de Minecraft, Birthdays The Beginningpermet de modeler des environnements cubiques et il affiche quelques bestioles rondouillardes aux animations assez sommaires. L’ensemble est mignon, coloré comme un jeu en cell-shading mais sans plus. Quant aux musiques, zen à souhait, elles permettent de rester focalisé sur les données d’évolution de cet écosystème, comme un trader sur la courbe du CAC40.